> ÉPILOGUE < LE SURVIVANT

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“Sei bellissima” disait une chanson du passé, que le cœur n’effacera jamais et qui la rajeunit à chaque fois
que votre sourire apparaît soudainement, comme l’arc-en-ciel, après une tempête.

Et au-dessus des nuages, nous nous retrouverons, tandis qu’un chœur d’anges chantera pour vous la blonde la plus douce et la plus têtue inoubliable.

Et je m’élèverai de plus en plus haut, dans le bleu
peint en bleu de tes yeux… pour toujours.

Dédié à Ilaria Alpi
#carlobianchiorbis

Deux grands pieds nus reposaient sur une petite table. La jambe droite poilue croisa la gauche, libérant, au-delà des membres, la vue latérale du petit écran de télévision. La télé diffusait des nouvelles tragiques sur le Rai 1 TG :

“Le journaliste envoyé par Tg3 Ilaria Alpi a été tué à Mogadiscio avec l’opérateur Miran Hrovatin, alors qu’ils se trouvaient dans le nord de Mogadiscio à bord de leur voiture avec le chauffeur et le garde du corps, tous deux indemnes. Un commando, composé de sept personnes, lui a barré le chemin et a ouvert le feu.
Ilaria Alpi était une personne déterminée, une journaliste dame, comme le rappelle l’opératrice de Calvi, qui l’avait accompagnée lors de tous les précédents voyages sur la terre qu’elle aimait (la Somalie) et qui tentait de la protéger des braquages de la Coopération, des déchets toxiques et surtout des armes. Ilaria Alpi voulait tellement ce voyage, le septième, le dernier. Il devait être décisif :
“C’est l’histoire de ma vie, je dois conclure, je dois faire, je veux y mettre un terme”, a-t-il déclaré à son collègue Calvi en essayant de le convaincre de partir. Avec elle, d’autre part, à Mogadiscio, se trouvait l’opérateur Miran Hrovatin de Videoest de Trieste. Ce fut leur dernier voyage.

Ils s’y sont rendus pour suivre le retrait du contingent italien, mais pas seulement. Ils s’y sont rendus pour en savoir plus sur les déchets toxiques et le trafic d’armes sur lesquels le journaliste enquêtait. Nos soldats s’étaient rendus en Somalie pour une mission internationale de maintien de la paix (Restore Hope), décidée par l’ONU le 3 décembre 1992 (résolution 794). Une mission qui aurait dû servir à ramener la paix là où Siad Barre avec sa dictature qui a duré des années a amené la guerre : une guerre civile qui a commencé en janvier 1991. Mogadiscio était divisée par une “ligne verte” qui la coupait en deux : le nord une partie était sous le contrôle d’Ali Mahdi (clan Abgal), président par intérim autoproclamé de la Somalie à Djibouti en juillet 1991 ; la partie sud était sous le pouvoir de Mohamed Farah Aidid.

Dans cette ville, le sens de la justice s’est éteint : cette justice recherchée par Ilaria et Miran qui ne pourront plus en parler…”

<<Alessio, viens à la table qui est prête ? On vous attend là, allez il fait froid ! >>

<< Oui mon amour, j’arrive >>
Alessio Bertrand a éteint la télé avec la télécommande et a pensé que c’était miraculeusement fait par Dieu, mais que le monde était vraiment une MERDE…

The end
“Le survivant”
Une histoire de #carlobianchiorbis

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